Votre voix compte. Lorsque nous nous unissons en tant que communauté, nous ne nous contentons pas d’évoquer le changement — nous le provoquons. Le Mouvement prospère parce que la voix de chacun.e de ses membres est essentielle à notre mission commune, qui est de faire progresser les droits des femmes et des personnes enceintes, en matière de soins de santé obstétricale et d’enfantement. L’action collective a toujours été au cœur du changement social, et aujourd’hui, votre participation est plus nécessaire que jamais.
La défense collective des droits (DCD) est bien plus qu’une simple stratégie, il s’agit d’une puissante force de justice. En amplifiant les voix des communautés marginalisées, la défense collective des droits est devenue une pierre angulaire de la démocratie québécoise, remettant en question les inégalités sociales qui ont marqué l’histoire de la province. Grâce à l’analyse politique, à l’éducation, à la mobilisation et au militantisme, ces efforts ont permis de changer la législation québécoise, de protéger les personnes vulnérables et de faire entendre la voix de celles qui ont été réduites au silence pendant trop longtemps.
Les racines de ce mouvement remontent aux années 1960, lorsque les communautés de la classe ouvrière du Québec se sont mobilisées pour faire valoir leurs droits. Les femmes étaient alors au premier plan, elles étaient nombreuses à intervenir dans la vie publique et à lutter pour l’égalité des salaires, l’accès à l’éducation et la participation à la vie politique. Leur activisme a conduit à la fondation de la Fédération des femmes du Québec et de l’Association féministe d’éducation et d’action sociale, marquant ainsi la naissance d’un mouvement féministe puissant, agissant en collaboration avec le mouvement ouvrier. Tout au long des années 1960 et 1970, les regroupements, les comités de citoyens et les groupes de pression se multiplient, tous déterminés à transformer la société par l’éducation et la justice sociale, en remettant en question les structures de pouvoir qui façonnaient alors le Québec.
Ces groupes communautaires, unis dans la défense collective des droits, ont obtenu des succès remarquables en tirant parti du pouvoir de l’unité, pour lutter contre la discrimination dans les sphères publiques et politiques. Ils ont sensibilisé la population à des questions sociales cruciales — racisme, sexisme, droits des locataires, droits des travailleurs, justice environnementale et plus encore — tout en suscitant des changements législatifs visant à protéger les citoyens les plus vulnérables.
Les années 1970 et 1980 ont été marquées par la montée du féminisme militant, qui a remis en question les normes patriarcales et défendu l’autonomie des femmes par rapport à leur corps et à leurs choix de vie. Des groupes comme le Front de libération des femmes du Québec, le Comité de lutte pour l’avortement et le Centre de santé des femmes ont mené ces efforts, réclamant des droits qui continuent de façonner nos combats aujourd’hui. Dans les années 1980 et 1990, diverses coalitions se sont formées pour lutter en faveur de l’accès aux garderies, des congés de maternité, de l’équité salariale et notamment, de la légalisation de la profession de sage-femme au Québec — une victoire obtenue grâce aux efforts unifiés des femmes et des sages-femmes de toute la province. En effet, les militantes (femmes et sages-femmes) ont alors créé Naissance Renaissance (aujourd’hui, appelé le Regroupement Naissances Respectées). Ce véhicule d’action collective a été au front des luttes pour l’humanisation de la naissance, la reconnaissance de la pratique sage-femme et l’abolition de pratiques médicales abusives. Les critiques de la pathologisation de l’accouchement ont mené à des revendications en parallèle telles que la place des pères, la création de chambres de naissances, etc.
Le Mouvement est fier de perpétuer cet héritage. En effet, notre mouvement est né de la volonté d’étendre l’expérience de projets-pilotes de maisons de naissance et de réellement reconnaître la pratique sage-femme au Québec. Tout en honorant les victoires passées, nous nous tournons vers l’avenir. Les prochains États généraux de la pratique sage-femme, financés par le gouvernement du Québec et coordonnés par l’Institut du Nouveau Monde (INM), représentent une occasion essentielle d’aborder les défis actuels, de partager des idées et de façonner un meilleur avenir pour la profession de sage-femme au Québec. Le Mouvement sera présent au comité d’orientation de ces États généraux. Votre participation y est vitale — c’est pourquoi nous vous solliciterons dès que nous aurons plus d’informations à ce sujet. C’est votre chance d’aider à bâtir en s’appuyant sur nos succès passés et d’améliorer l’accès aux services de sage-femme tout en élargissant le champ d’action de la profession en santé sexuelle et reproductive.
L’action collective a toujours été à l’origine de changements transformateurs, comme en témoigne la légalisation de la profession de sage-femme au Québec. « La Marche du Pain et des roses, organisée en 1995 par la FFQ menée par Françoise David, a conduit à des engagements concrets : augmentation du salaire minimum, gel des frais de scolarité, construction de logements sociaux et investissements pour des emplois pour des femmes. Cette marche a également été à l’origine de la Marche mondiale des femmes (MMF) en 2000, un mouvement planétaire. Ces manifestations ont montré le pouvoir imparable de l’unité — comment d’innombrables voix individuelles, lorsqu’elles sont combinées, peuvent parvenir à changer le monde. Aujourd’hui, la MMF demeure une force puissante qui rassemble des millions de femmes tous les cinq ans, pour lutter contre la pauvreté, la violence basée sur le genre, les inégalités systémiques et l’injustice climatique.
L’histoire démontre l’immense pouvoir de l’action collective, mais nos progrès sont constamment menacés. Aujourd’hui, les forces qui poussent à la privatisation, à la réduction des services publics et au retrait de l’État, menacent les avancées que nous avons obtenues de haute lutte. Plus que jamais, nous devons nous unir pour défendre les droits des plus marginalisés. Le Mouvement reste fermement engagé à défendre l’accès aux services de sage-femme et le droit de chaque personne à enfanter comme elle le souhaite.
Lorsque nous nous unissons, notre impact est amplifié. Chaque voix est essentielle et, ensemble, nous sommes inarrêtables. Célébrons nos victoires, protégeons nos acquis et construisons un avenir où chaque voix compte vraiment.