Récit enfantement libre

Par Charlotte

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Charlotte, maman de trois enfants, nous livre un témoignage puissant sur ses accouchements, marqués par des choix éclairés et une confiance retrouvée. Après une première césarienne imposée par des protocoles médicaux, elle décide de se former et d’explorer d’autres voies pour ses grossesses suivantes.

Lors de sa troisième grossesse, Charlotte, guidée par l’intuition et les messages de son bébé, choisit d’accoucher chez elle, malgré les réticences du système médical face à son utérus cicatriciel. Préparée et connectée à son corps, elle accueille sa fille dans l’intimité de son foyer, dans un moment empreint d’amour et de sérénité.

Ce récit vibrant est une ode à la liberté, à la force intérieure et à la capacité des femmes de faire des choix conscients pour leur maternité.

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Pourquoi je souhaite témoigner?
Je souhaite témoigner pour montrer qu’il est possible de reprendre confiance en son corps, de faire des choix éclairés et de vivre une naissance respectueuse et en harmonie avec soi-même.

Je m’appelle Charlotte, je suis maman de 3 enfants (9,5 ans, 2,5 ans et 9 mois). Mère active puisque nous avons pris la décision que je m’occupe de nos enfants chez nous. Ben oui, active, parce qu’il n’y a pas de place à l’ennui et à la procrastination lorsque l’on prend soin de ses enfants.

Se laisser « guider » par les protocoles

Pour ma fille aînée, qui était en siège décomplété, l’autorité médicinale ou protocolariale m’a de suite informée que j’aurais une césarienne programmée. On m’avait tout de même prescrit une pelvimétrie. Les résultats « montraient » que, par rapport aux données, il me manquait 0,5 pour faire passer mon enfant via mon bassin. Ce qui confirma donc la césarienne. « Imaginez que la tête reste coincée », m’a-t-on argumenté. N’ayant ni le recul ni les connaissances que j’ai par la suite acquises, je me suis laissée « porter » par le système.

Presque 7 ans plus tard

Me voilà de nouveau enceinte. Je décide donc de me renseigner pour un enfantement à domicile. Je pars donc à la rencontre d’une sage-femme libérale pratiquant l’AAD, sûre de pouvoir enfanter de manière naturelle après un utérus cicatriciel. Le rendez-vous fut court : elle me mit de suite devant la triste réalité. « Eh oui, difficile de suivre des mamans pour des enfantements à domicile car peu supporté par l’État. Alors, quand il s’agit de grossesses dites pathologiques, ce n’est même pas la peine d’y penser ! »

Ne me laissant pas démonter, je suis partie me faire suivre par une sage-femme pratiquant le plateau technique. C’est une sage-femme habilitée à venir accompagner la femme qui enfante au sein d’une structure hospitalière en mode physio. En parallèle, je me suis énormément renseignée et formée.

J’ai fait des recherches sur les éventualités d’une rupture utérine, qui, soit dit en passant, peut survenir sans utérus cicatriciel, sur les thrombopénies, et bien d’autres sujets entourant la maternité.

L’hôpital dans lequel je devais mettre au monde mon enfant étant un niveau 1, et voyant mon taux plaquettaire baisser, le personnel m’a renvoyé vers un hôpital de niveau plus élevé.

Vladadam, premier rendez-vous

Déclenchement mécanique qui s’est soldé en déclenchement par syntocinon, ainsi que tout un tas de protocoles dont je ne voulais pas. Autant vous dire qu’après des heures, allongée à ne pas pouvoir me mouvoir, attachée à un monitoring et autres perfusions, des touchers vaginaux à n’en plus pouvoir, perçage de la poche des eaux et j’en passe, eh bien, ça a fini en césarienne. Je vous passe pas mal de détails.

14 mois plus tard

Mon fils a 14 mois, mes lunes sont de retour depuis le mois dernier. Je me sens comme COVIDÉE. J’allaite toujours mon fils. Une copine se demande si je ne suis pas de nouveau porteuse de vie. Je réfute, mais un mois après, cette fatigue persistante ne me lâche pas, et je décide donc de faire un test de grossesse qui s’avère positif… Ah, petit bébé coquin surprise.

Là, pas de panique. Je me fais suivre par une sage-femme libérale quantique et lui dis que je veux un enfantement vaginal malgré mon utérus bi-cicatriciel. Elle me demande d’aller rencontrer 3 hôpitaux afin de leur partager mon projet. Chose faite. Sur les trois, deux me plombent en me parlant de rupture utérine, de la mort de mon bébé et de moi-même. Je ne me suis pas laissée submerger par ces peurs qui appartiennent aux autres. J’en parle avec ma sage-femme, un peu embêtée tout de même.

Ma fille, que je portais en moi, m’a transmis des informations, des messages que je me suis employée à respecter. Je me suis encore plus formée sur tout le processus d’enfantement en termes de mécanismes du corps, d’hormones… et au niveau quantique grâce à ma fille, mes rencontres et l’univers de Quantik Mama. Ma fille voulait arriver sur Terre, dans la maison où elle avait été conçue, loin d’étrangers et dans l’intimité de notre famille. Je me suis donc préparée à enfanter chez moi, seule. Enfin presque… Ma fille était dans cette danse subtile.

Ma sage-femme libérale m’a demandé de partir en milieu hospitalier au cours du 6ᵉ mois de grossesse car elle ne pouvait plus me suivre comme j’étais cataloguée en grossesse pathologique. Et oui, utérus bi-cicatriciel et thrombopénie ne font pas bon ménage. J’ai donc pris des rendez-vous afin de la rassurer et je les ai annulés, prétextant que j’irais enfanter dans un autre hôpital.

Ben oui, il faut surtout justifier ses choix parce qu’il ne faudrait pas trop que les femmes soient libres de leurs corps quand même 🤭.

Le jour J

Le soir du lundi 19 février, pendant que mon fils de presque 2 ans faisait sa tétée, j’ai commencé à sentir des vagues. Elles ondulaient de manière douce et répétitive. Nous avons donc installé la piscine, et j’ai commencé à me mettre dans ma bulle. Mon fils et mon mari sont partis se coucher, et je suis restée à me déplacer entre les différentes pièces de la maison : un coup sur le ballon de yoga, un coup suspendue à la barre du hamac-siège, un coup à quatre pattes.

Mardi matin, notre fils se réveille et il se lève. Les vagues sont toujours là mais beaucoup moins intenses. Nous faisons donc notre vie. Le soir, les vagues redoublent de force et d’intensité. Je réitère mes déplacements et différentes postures.

Puis est venu le moment où je n’avais plus de pause. Les vagues se sont intensifiées, et j’ai connu une phase de désespérance de 5 heures. Puis, à 9 h 35, posant ma main sur ma yoni, j’ai senti la tête de mon bébé. Elle venait, repartait. J’étais formée et savais que c’était tout à fait normal. Je me suis accroupie, accrochée à ma table basse sous mon parchemin bouddha. J’ai laissé mon corps et mon bébé faire.

Le couronnement est arrivé avec le cercle de feu qui l’accompagne, puis la tête est passée. J’ai senti les épaules en rotation et me suis préparée à attraper mon bébé (j’avais envoyé les garçons un peu bouler pour qu’ils me laissent seule, enfin, presque). Mon bébé est sorti et je l’ai donc de suite réceptionnée dans mes bras de maman gorgée d’ocytocine. Le placenta est quant à lui arrivé 2 heures après. Nous avons pratiqué le bébé-lotus. Tant qu’à y être, autant faire les choses jusqu’au bout, ahahahah. Pratique bien propre à chacun, cela étant dit. Bébé et son placenta se sont séparés 3 jours après. Nous sommes en pleine forme et n’avons pas mis les pieds en hôpital afin de respecter notre fille. Nous sommes tellement heureux d’avoir eu confiance en la vie, en notre capacité à recevoir et respecter la sagesse de notre bébé.

Malgré mon utérus bi-cicatriciel, il a fallu 33 heures du moment où les vagues ont commencé et jusqu’à l’arrivée de mon bébé, du lundi à 20 h 45 au mercredi à 10 h 03, heure de naissance. Sans rupture utérine et sans hémorragie (j’ai tout de même pris des gouttes en gemmothérapie de bourse à pasteur). La vie est remplie de surprises, de la naissance à la mort. Les choix conscients restent pour moi primordiaux.

Ce que je tiens à rajouter est que mes frères, qui sont jumeaux, et moi-même avons 6 ans et 10 mois d’écart, ce qui est aussi le cas de mes 2 premiers enfants. Nous sommes nés par césarienne aussi. On avait dit à ma maman qu’elle avait le bassin trop étroit pour laisser passer des enfants, chose que je me suis entendue dire également.

Quand ma fille est arrivée dans mon ventre, elle m’a dit :
« Nous allons guérir la lignée familiale maman, aie confiance en ton corps, tu peux me mettre au monde sans danger, à la maison sans étranger. »

Je tenais à partager mon expérience, pour montrer que c’est possible d’être reliée à soi et de sentir et savoir qu’on peut le faire malgré ce que certaines personnes sont persuadées de savoir mieux que nous-mêmes. Nous sommes tous des êtres uniques avec des fonctionnements qui nous sont propres malgré les bases assez similaires. Les choix doivent être faits en conscience afin d’accueillir ce qui se passera. On souhaite toujours le mieux, le plus joyeux, mais parfois les choses se passent de manière bien différente.

Voilà mama, si tu sens que tu peux le faire, que tu y crois fort et que tu fais tes choix en conscience, alors forme-toi, renseigne-toi. Le savoir, c’est le pouvoir et ça donne confiance en soi et en l’Univers.

Publication du récit

21 janvier 2025

Année d'accouchement(s)

2024

Citation

Charlotte (2025, 05 février). Récit enfantement libre. Du cœur au ventre - Mouvement pour l'autonomie dans l'enfantement. https://enfantement.org/ducoeurauventre/recits/a-la-maison/recit-enfantement-libre/

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